Boris Cyrulnik : le concept de résilience

Boris Cyrulnik : que dit-il à propos de la résilience ?

La résilience est un processus et évolue donc constamment. On parle de résilience neuronale quand une personne a été confrontée à un isolement sensoriel. Au bout de trois semaines, une atrophie cérébrale est même visible, mais dès que le blessé est stimulé, très rapidement, le processus neuronal redémarre. Les étapes de la résilience neuronale peuvent être mises en évidence par imagerie médicale ou par des méthodes biologiques.

Ensuite, il y a la résilience affective. Par exemple, lorsque des enfants qui n’ont pas encore la parole, sont isolés, ils se replient sur eux-mêmes et ont des activités autocentrées. Et dès qu’on leur propose une nouvelle niche affective, ils reprennent un développement. Même s’ils sont trop petits pour parler, ils réapprennent à s’exprimer et à s’orienter vers les adultes.

Quant à la résilience psychologique, elle peut être évaluée par des tests de psychologie classiques, statistiquement validés.

On parle également de résilience sociale. Certains groupes humains reprennent un bon développement après un traumatisme, avec très peu de syndromes psycho-traumatiques, alors que d’autres, dans la même situation, ont une reprise plus difficile et ont beaucoup de psycho-traumatismes. Dans ce cas, ce sont les sociologues qui nous aident à évaluer la reprise évolutive.